13 juin 2022 Êtes-vous prêt à avoir peur?

Temps de lecture - 17 minutes

Hugues Foltz, vice-président exécutif de Vooban, est monté sur la scène du Congrès Événements Attractions Québec les 9 et 10 novembre 2021.

Mis à jour le 10 août 2023

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Hugues Foltz, vice-président exécutif de Vooban, est monté sur la scène du Congrès Événements Attractions Québec les 9 et 10 novembre 2021. Il a clôturé les deux journées de conférence en abordant un sujet inspirant et ô combien innovant : l’intelligence artificielle, la plus belle opportunité de l’humanité.

L’innovation aujourd’hui, c'est la posture avec laquelle on doit recevoir les technologies.
–  Hugues Foltz

Et on peut dire que Hugues sait faire une entrée remarquée! Il annonce parler d’intelligence artificielle et pose la question suivante : « Êtes-vous prêt à avoir peur? »

Parce que « c’est bon d’avoir un peu peur », dit-il. Il revient sur son expérience en tant que professeur d’escalade – période de sa vie nourrie à la peur – en se remémorant la première fois qu’il a sauté en parachute. « Tu as la peur de ta vie les 4-5 premières secondes, puis après, tu as l’émotion de ta vie », raconte-t-il. La morale de l’histoire : se lancer, ça fait peur. Mais « si vous n’avez pas assez peur, c’est que vous n’innovez pas », annonce-t-il.

Mais où est la main-d’œuvre?

Les jeunes, la relève qui s’en vient, ne veulent plus travailler comme avant.
– Hugues Foltz

En ce moment, il y a plus de 800 000 emplois à combler au Canada, dont 150 000 seulement au Québec. Nous sommes 35 millions d’habitants au pays, alors pourquoi n’arrivons-nous pas à recruter?

Schéma Bloomberg 2017 : un diplôme collégial réduit les chances d'automatisation de son travail

 

Ce graphique présente les métiers qui sont les plus susceptibles d’être automatisés dans les 10 à 15 prochaines années. On constate que certains métiers sont voués à disparaître par manque d’intérêt ou d’engagement. Aujourd’hui, « les gens sont diplômés dans des métiers spécialisés puis changent d’avis après quelques années de travail », constate M. Foltz. Ajoutons la grande démission à ce phénomène et vous l’avez en plein dans le mille : « Nos entreprises ne vont pas bien! »

Le manque de main-d’œuvre brise la chaîne d’approvisionnement et entraîne une augmentation des salaires. C’est ce qui arrive quand le facteur rareté s’immisce sur le marché de l’offre et de la demande. S’ensuit un cercle vicieux : les entreprises augmentent leurs prix pour combler leur manque à gagner et, fatalement, les projets d’innovation sont reportés faute de ressources humaines.

Partout, on voit des pancartes “nous embauchons”. Remplacez-les par “nous innovons”.
– Hugues Foltz

L’innovation de rupture

Si vous pensez que vos modèles d’affaires ont évolué, ce n’est pas fini!
– Hugues Flotz

Il y a des compagnies qui ont fait ce qu’on appelle de l’« innovation de rupture ». Si vous croyez être à l’abri et que ça va bien aller, pensez bien à ces organisations.

Tesla et Amazon sont sûrement les exemples les plus connus de l’innovation de rupture. L’une a envahi un marché archaïque avec des idées disruptives; l’autre a tout simplement proposé une nouvelle façon de consommer. Uber et Airbnb sont des applications mobiles qui ont révolutionné leur marché en réussissant à générer un chiffre d’affaires sans posséder de flotte de taxis pour la première ou d’actifs immobiliers pour la seconde.

Dernier exemple, et non le moindre : Lemonade. Cette entreprise s’est attaquée à l’industrie vétuste de l’assurance en prenant le contre-pied du constat que les compagnies d’assurance gèrent du risque. Un an seulement après la mise sur le marché, Lemonade a battu le record mondial de la réclamation payée dans le plus court laps de temps, soit moins d’une minute. Un client s’est connecté sur son application mobile et s’est filmé pour déclarer un vol. Moins d’une minute plus tard, il recevait l’argent dans son compte. En réalité, la technologie utilisée par la compagnie est basée sur un algorithme qui a été entraîné à reconnaître un coupable d’un non coupable en visionnant des enregistrements de procès. « Donc, quand un client se filme pour faire sa réclamation, il est en fait face au plus grand détecteur de mensonges au monde utilisé à des fins commerciales », confie M. Foltz.

Apprendre à marcher avant de courir

Il faut faire de l’innovation de rupture un vrai sujet et prendre le recul nécessaire pour challenger son modèle d’affaires.
– Hugues Foltz

Il faut faire de l’innovation de rupture un vrai sujet stratégique. L’innovation de rupture n’est plus un sujet de 5 à 7, mais bien un modèle à prendre au sérieux pour identifier les potentielles innovations. En faisant de l’innovation de rupture, on challenge son modèle d’affaires. Il faut donc imaginer plusieurs scénarios et se préparer en conséquence avec un plan A, le plus rentable, et un plan B, peut-être moins rentable, mais qui limite les dégâts.

Enfin, M. Holtz cite quelques-unes des habitudes à changer dès maintenant pour accueillir l’innovation sur des bases saines.

  • Les processus papier : Le temps nécessaire au traitement du papier requiert une main-d’œuvre inutile. « C’est une opération qui peut facilement être automatisée ».
  • L’utilisation abusive des fichiers Excel : Excel est un outil formidable pour l’organisation personnelle, « mais épouvantable pour la planification et la collaboration ».
  • La saisie manuelle des données : « L’humain est la plus grosse source d’erreurs au sein d’une entreprise. » Il existe des algorithmes qui peuvent lire les fichiers et en traiter l’information grâce à la reconnaissance de caractères.
  • La planification humaine : L’humain n’est pas bon pour planifier. À vrai dire, notre espèce ne peut gérer que cinq à dix variables à la fois. En gros, « nous n’avons pas les capacités pour créer une solution optimale ».
  • L’assurance qualité : Encore une fois, l’humain n’est pas fiable. « Pour être honnête, une caméra peut faire le travail » grâce à un algorithme de reconnaissance visuelle.

L’intelligence artificielle au service du tourisme

Cessez de mettre un frein à l’innovation, il est temps d’accélérer!
– Hugues Foltz

Il devrait y avoir 8 milliards d’assistants virtuels d’ici 2024, soit l’équivalent de la population mondiale. En ce moment, aux États-Unis, il y 100 millions d’assistants virtuels et 50 % des propriétaires d’entreprises les utilisent tous les jours.

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Il s’agit du robot Curtis mis en place à Copenhague. La voix de synthèse n’a que quelques secondes pour établir la confiance et faire croire à son interlocutrice qu’elle ne s’adresse pas à une machine. Elle va analyser les émotions et identifier les mots clés pour répondre aux besoins.

Si les services d’urgence 911 peuvent innover, vous le pouvez aussi! Voici quelques exemples de ce qu’il est d’ores et déjà possible de faire dans l’industrie touristique :

  • Des prix dynamiques pour s’adapter à ce qu’une personne est prête à payer (les compagnies aériennes ont déjà implanté ce système : les passagers ne paient pas tous le même prix pour une expérience identique);
  • Une maintenance prédictive de toutes les installations (par exemple, de simples capteurs vous permettraient de prédire les maintenances et ainsi réaliser des économies en ne remplaçant que ce qui a réellement besoin de l’être);
  • L’exploitation des commentaires clients pour ajuster votre offre de services;
  • Les chatbots et l’automatisation de l’enregistrement client.

Toutes ces choses peuvent être automatisées et réalisées en investissant dans les technologies adaptées.

Cessons de parler de transformation numérique et parlons de transformation de la main-d’œuvre.
– Hugues Foltz

L’éducation et la pédagogie sont vos meilleures alliées. Il est venu le temps de transformer votre main-d’œuvre en lui faisant lire des documents, écouter des podcasts et acquérir des connaissances sur les technologies. Comment pouvons-nous les comprendre et en voir le potentiel si on ne s’y intéresse pas?

Digital Transformation is a race you can't afford to lose!*
– Forbes

* La transformation numérique est une course que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre!

L’argent ne devrait pas être une excuse. Il y a de l’argent pour financer vos projets! Il existe de nombreux programmes de subvention et des millions de dollars disponibles. « Nous avons perdu trop d’entreprises à la dette technologique », conclut M. Flotz.

Alors qu’une participante demande si le chatbot est une solution accessible pour un OBNL, la réponse de M. Flotz est sans appel : « Pas vraiment. Je suis plate là, mais non! » S’ensuit un échange sur le pouvoir de « la gang ».

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Comme le dit le dicton : « Tout seul, on va plus vite; ensemble, on va plus loin. »

Un grand merci à Hugues Flotz d’avoir partagé son expérience avec les participants du Congrès ÉAQ 2021!

Écrit par Événements Attractions Québec

ÉAQ, plus grand regroupement de festivals, événements et attractions touristiques au Québec, un réseau de plus de 500 membres, est une marque conjointe qui regroupe Festivals et Événements Québec et la Société des Attractions Touristiques du Québec, deux organismes à but non lucratif respectivement fondés en 1976 et 1992.

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