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ÉAQ vous propose de plonger au cœur de ces organisations touristiques inspirantes. Au cas par cas, nous décortiquons pour vous les actions de ces précurseurs.
Mis à jour le 22 août 2023
Lieu : Oslo, Norvège
Thèmes : Développement durable — Innovation
Øyafestivalen, ou le Festival Oya, se déroule sur quatre jours en août à Oslo, en Norvège, et rassemble des grands noms de la musique pop ainsi que des artistes émergents(-es). Sa première édition, en 1999, accueillait 1000 visiteurs(-es). Aujourd’hui, ce sont plutôt 100 000 spectateurs(-trices) qui assistent à l’une ou l’autre des 280 prestations musicales au programme chaque année. Il s’agit du plus gros événement musical de la capitale.
À l’occasion du festival, le Tøyen Park se transforme en véritable communauté. Ce parc du centre-ville se voit momentanément équipé de restaurants, de camions de cuisine de rue, de commerces, de toilettes, de stationnements pour vélo, d’un système d’éclairage urbain et même d’une bibliothèque.
Ce festival jouit aussi d’une très belle notoriété à l’international, non seulement pour ses programmations composées d’artistes prestigieux(-ses), mais aussi pour son approche visant à réduire son empreinte environnementale et à générer un impact positif dans la communauté.
© Anki Grøthe/Øyafestivalen
Minimiser l’empreinte environnementale d’un tel événement constitue un enjeu de taille. Mais le travail a débuté il y a longtemps. Et pour preuve : le festival a remporté le grand prix remis par l’organisation internationale A Greener Festival (International AGF Awards) neuf fois au cours des dix dernières éditions. Et de nombreuses autres distinctions ont souligné les efforts des organisateurs(-trices) au cours des années.
Les membres de l’organisation estiment que l’envergure du Festival Oya permet justement de tester des solutions, de mettre en valeur de nouvelles technologies et de créer un véritable laboratoire pour tester des pratiques durables et responsables. Et ces pratiques, elles sont nombreuses. Un membre du personnel à temps plein est d’ailleurs dédié à la mise en place et à la gestion de ces mesures. À titre d’exemple, voici quelques informations illustrant l’engagement du festival à réduire son impact environnemental :
© Thor Møller/Øyafestivalen
Chaque édition est une occasion d’innover. Pour celle de 2022, l’équipe de l’organisation a mis les bouchées doubles pour améliorer la performance du système alimentaire. Globalement, l’alimentation représente environ le quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Pour le Festival Oya, elle compte pour la moitié. Mais réduire l’empreinte du système alimentaire suscite bien des questionnements chez les membres de l’organisation.
[traduction] « Doit-on éliminer complètement la viande? Des avocats importés du Brésil sont-ils mieux que de la viande de bétail élevé dans le village voisin? Est-il préférable de consommer des aliments locaux ou des produits bio importés? Il n’y a pas de réponse unique. » — Mia Frogner, responsable Environnement et alimentation pour le Festival Oya.
Ce travail colossal ne se fait pas seul. Plusieurs collaborations avec des experts(-es) dans leur domaine sont mises à contribution pour aider l’équipe du festival à faire les bons choix. Les diverses certifications reconnues permettent déjà d’encadrer certaines pratiques. Le festival détient depuis au moins dix ans la certification Or de Debio, un label d’alimentation durable de la Norvège. Mais pour aller encore plus loin dans sa démarche, l’équipe du festival mise sur de nouvelles mesures.
© Thor Møller/Øyafestivalen
Entre autres, on retire complètement la viande rouge des menus et on limite à 20 % la part des kiosques de restauration autorisés à vendre d’autres types de viande. Quelque 24 producteurs agricoles locaux font désormais partie des fournisseurs. La distance moyenne entre le champ et le site du festival s’élève à 18 kilomètres.
Aussi, plusieurs restaurants ont composé de nouveaux plats végétaliens expressément pour cette édition du festival. Des aliments habituellement jetés sont également exploités pour varier l’offre alimentaire et optimiser l’utilisation des ressources. Par exemple, des cuisiniers(ères) ont concocté des repas à base d’algues récoltées dans la mer, au large de Træna, une île dans le nord du pays.
Grâce à un partenariat avec la start-up suédoise Klimato, l’empreinte carbone de chaque offre alimentaire est indiquée au menu. Selon les experts(-es) de cette entreprise, un repas scandinave moyen équivaut à 1,7 kg d’émissions de CO2. Les recommandations du WWF (World Wildlife Fund for Nature) pour atteindre les objectifs climatiques de l’ONU sont inférieures à 0,5 kg de CO2 par repas. Les plats offerts à l’édition 2022 du festival comptaient en moyenne 0,4 kg de CO2. En fait, 86 % des repas au menu se qualifiaient de plats à faible impact, soit entre 0,1 et 0,5 kg de CO2 par portion.
La gestion des emballages et de la vaisselle constitue aussi un important défi pour tout festival. Des assiettes comestibles et compostables sont au menu depuis déjà quelques années. Pour 2022, le choix s’est porté sur des assiettes encore plus légères afin de réduire le poids des matières à composter.
Depuis 2019, les boissons sont servies dans des verres réutilisables, conçus en plastique robuste. Lors de son premier achat, la clientèle doit débourser 20 couronnes norvégiennes (2,70 $ CA) en guise de taxe environnementale. Celle-ci permet de couvrir les frais d’utilisation, de lavage et de logistique de cette flotte de verres. Pour éviter de payer à nouveau la taxe, la personne doit rapporter son verre lorsqu’elle s’achète une nouvelle consommation.
© Thor Møller/Øyafestivalen
Le volet social du développement durable fait également partie des préoccupations du festival. Depuis une dizaine d’années, l’organisme en emploi Kompass & Co contribue à cet aspect en favorisant l’insertion en emploi de clientèles spécifiques.
L’édition 2022 sur l’alimentation durable a donné lieu à un projet spécial : celui d’intégrer en emploi sept jeunes provenant d’un quartier défavorisé d’Oslo. L’organisme Kompass & Co a coordonné la formation de ces jeunes pour leur permettre de se joindre aux brigades des kiosques de restauration le temps du festival. Le projet s’est révélé une réussite. Les restaurateurs participants, bien que réticents au début du projet, ont grandement apprécié l’expérience. Certains jeunes se sont même vu offrir des emplois après l’événement.
[traduction] « [Ces jeunes] ont travaillé tout au long du festival et ont acquis une expertise, une expérience et des réseaux inestimables. Les restaurants qui ont participé au projet étaient parmi les plus populaires et les plus appréciés d’Øya et d’Oslo. » — Britt Medalen Nilsen, responsable par intérim de la durabilité, de l’environnement et de l’alimentation, Festival Oya
Enfin, comme l’indique la responsable Environnement et alimentation du festival, les efforts menant à une diminution de l’empreinte écologique du système alimentaire impliquent nécessairement d’éviter le gaspillage. Les saveurs doivent donc être au rendez-vous pour que chaque plat soit dégusté jusqu’à la dernière bouchée.
À retenir
Sources :
Ce projet est porté par Événements Attractions Québec et réalisé par le Réseau Veille de la Chaire de Tourisme Transat. Il est rendu possible grâce à la participation financière de :
Le Réseau de veille en tourisme est un organisme spécialisé dans la veille stratégique en tourisme. Il a été créé par la Chaire de tourisme Transat de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, le 30 janvier 2004, grâce au soutien financier de Développement économique Canada et du ministère du Tourisme du Québec.
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